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mercoledì 18 giugno 2014

L'appel d'Andrea Riccardi pour Alep: création d'un couloir humanitaire pour sauver les civils - Une sorte d’Alep ville ouverte.

La Vie
L'effroyable «bataille d’Alep», la ville la plus peuplée de Syrie, a commencé en juillet 2012. Carrefour de civilisations et patrimoine de l’UNESCO, la ville est aujourd’hui en ruines : la splendide citadelle est bombardée, le souk médiéval incendié, la mosquée des Omeyyades réduite à un champ de bataille. Pourtant, ses deux millions d’habitants sont restés, préservant la cohabitation millénaire entre musulmans et chrétiens. La ville est segmentée : la majeure partie des quartiers est aux mains des loyalistes, mais il y a aussi des zones contrôlées par les rebelles, dont la progression a néanmoins été contenue depuis l’occupation de l’été 2012. A leur tour, les rebelles sont harcelés au sud-ouest par les forces gouvernementales. Les habitants ne peuvent plus sortir de la ville, presque entièrement encerclée par l’opposition, formée notamment de fondamentalistes intransigeants et sanguinaires. Pour les chrétiens, sortir de la zone gouvernementale signifie risquer sa vie. Les deux évêques d’Alep, Gregorios Ibrahim et Paul Yazigi, séquestrés depuis plus d’un an, le savent bien. Alep est la troisième ville « chrétienne » du monde arabe après Le Caire et Beyrouth : près de 300 000 chrétiens y vivaient !

La population souffre énormément. L’aviation de Bachar Al-Assad frappe avec des missiles et des engins explosifs les zones qui sont aux mains des rebelles ; ces derniers bombardent les autres quartiers au mortier et avec des roquettes artisanales. On souffre de la faim et du manque de médicaments. Puis il y a le terrible chantage de l’eau que les groupes djihadistes coupent dans la ville. Les habitants rouvrent les vieux puits autrefois creusés autour des mosquées ou des églises. C’est une guerre terrible où la mort frappe de tous côtés. Passant par des tunnels souterrains, on fait exploser des bâtiments « ennemis ». Comment survivre ?

Il ne s’agit pas seulement de préserver les monuments d’une histoire urbaine vieille de cinquante mille ans. Il faut sauver les vies humaines et la ville, un tissu séculaire de cohabitation entre Arabes, Arméniens, Kurdes, Turcs, Circassiens, qui faisait d’Alep le symbole du vivre ensemble. On doit surtout arrêter au plus vite un massacre qui dure depuis deux ans. On ne peut plus attendre. Il faut une intervention internationale pour libérer Alep du siège qui la tue chaque jour davantage. A cette fin, un sursaut de responsabilité de la part de tous les gouvernements impliqués est nécessaire : de la Turquie, rangée aux côtés des rebelles, à la Russie, qui a autorité auprès de Bachar Al-Assad. Sauver Alep vaut plus qu’une affirmation partisane sur la question ! C’est tout de suite qu’il faut mettre en place des couloirs humanitaires et acheminer du ravitaillement pour les civils piégés dans la ville. Puis l’on doit négocier à outrance la fin des combats, en transformant la ville en zone neutre : négocier jusqu’à ce que l’on trouve un accord ! Autrement, avec Alep, c’est notre dignité qui sera ensevelie. Une force d’interposition de l’ONU serait opportune. Cela exige certes du temps pour être réalisé, ainsi que la collaboration de la part de Damas. En attendant, les habitants d’Alep meurent. Il faut imposer la paix au nom de ceux qui souffrent. Une sorte d’Alep ville ouverte.

ANDREA RICCARDI 

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