Pagine

giovedì 13 marzo 2014

Centrafrique : Le chemin de croix des… musulmans - L'exode forcé

Observator Paalga
A Bangui, les semaines passent et le décompte macabre se poursuit. Le week-end dernier, c’est dans le camp des habituels agresseurs que s’est déportée la violence. Dans la nuit de samedi à dimanche, quatre pillards ont été tués et deux civils blessés lors d’une altercation entre deux bandes rivales qui a dégénéré en fusillade. Les tirs ont été provoqués par une dispute pour le partage du butin de pillages perpétrés un peu plus tôt dans un quartier de la capitale.

On ne sait pas jusqu’où ira cette violence, ni combien de temps durera le règne de l’anarchie associée à celui de l’impunité. Ce week-end, c’était les arroseurs arrosés, mais qui sait quelles seront les victimes des prochains jours, dans un pays qui n’en a pas fini avec ses démons.

En effet, si la république centrafricaine semble être sortie du tourbillon de violence qui, il y a encore quelques semaines la secouait, il est néanmoins difficile pour les autorités de transition d’éradiquer la violence résiduelle qui, malgré la présence des Français de l’opération Sangaris et les Africains de la Misca, continue de sévir contre les personnes et leurs biens.

Mais si dans le drame qui se joue actuellement dans la patrie de Barthelemy Boganda, il y a quelque chose qui marquera durablement les esprits, c’est le dépeuplement forcé des musulmans de la capitale et de l’intérieur du pays. Sous d’autres cieux, on aurait parlé de nettoyage ethnique, mais comme on le sait, la Centrafrique s’est enfoncée dans l’enfer des tueries interreligieuses.

Après des mois d’exactions perpétrées par des rebelles majoritairement musulmans de la coalition Séléka essentiellement contre les chrétiens, des milices d’auto-défenses, les anti-balaka, se sont constituées en réaction.

Leur vengeance a été et reste terrible. Tel un cancer, alliant le meurtre et le pillage, elles se sont très vite attaquées aux anciens rebelles et aux musulmans d’une manière générale, au point de jeter sur les routes de l’exil des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants devenus du jour au lendemain de véritables cibles vivantes.

Pour emprunter au vocabulaire chrétien, c’est un long chemin de croix que subissent les populations musulmanes de Centrafrique, et l’on se demande qui viendra à leur secours… Et s’il est vrai qu’il ne reste qu’un petit millier voire même quelques centaines de disciples de Mohamed dans la capitale, on peut légitimement se demander si ceux qui sont partis pour sauver leur vie retourneront, une fois la paix revenue, dans cette vallée de larmes livrée à l’appétit vorace des pillards et des assassins.

Décidemment, la Centrafrique n’en a pas fini avec ses démons et pourrait même en attirer d’autres, car il faut craindre que face à l’impuissance des forces en présence, l’internationale djihadiste ne vole au secours de ses frères persécutés. Le nigérian Boko Haram s’était déjà signalé dans ce sens, avec ce que l’on peut imaginer comme déferlement de violence aveugle.
H. Marie Ouédraogo

Nessun commento:

Posta un commento

Nota. Solo i membri di questo blog possono postare un commento.