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venerdì 22 febbraio 2013

Cameroun: La peine de mort - Une épée sur la tête des détenus

AllAfrica
La situation à New-Bell remet au goût du jour, le débat sur la suppression de cette sentence capitale.

Même s'il réside encore dans la cellule "spéciale 01", Mapac Josué, 41 ans, mais en paraissant plus de 60, pense pouvoir, un jour, retrouver la liberté. Condamné à mort en 2001 pour assassinat à Yabassi, il a fait appel. Depuis, il a appris que sa condamnation à la peine capitale a été commuée en un emprisonnement de 25 ans. " J'ai seulement peur de la maladie, parce qu'ici, en prison, si tu tombes malade, non seulement il est difficile que tu en sois extrait pour les soins, mais pire, tu dois être pris en charge par ta famille. Pour moi qui n'ai que ma pauvre mère je vais seulement mourir ", confie-t-il, déséquilibré.

Le cas de Josué est rare. De nombreux autres condamnés demeurent dans l'incertitude totale, parfois depuis plus de vingt ans. Une situation intenable qui pose la question de la suppression de la peine de mort. D'autant plus qu'au Cameroun, les dernières exécutions remontent à 1997. Depuis cette date, sous l'action des Ongs nationales et internationales qui souhaitent que le pays abolisse la peine capitale, aucun condamné n'a été exécuté. Au regard de la loi, " toute condamnation à mort est soumise au Président de la République en vue de l'exercice de son droit de grâce. Tant qu'il n'a pas été statué par le Président de la République sur la grâce du condamné, aucune condamnation à mort ne peut recevoir exécution ".

Pour les défenseurs des droits humains, le fait de garder pendant longtemps en détention des condamnés à mort est une torture supplémentaire. " Selon la loi, la prescription d'un crime est de 20 ans. C'est-à-dire qu'au-delà de 20 ans, une peine qui n'est pas exécutée est prescrite. Les condamnés à mort, qui ont déjà passé plus de 20 ans en prison, ne devraient donc plus être exécutés et, dans ce cas, que devient leur statut juridique : condamné à vie ou à perpétuité ? Le Cameroun doit abolir la peine de mort et nous oeuvrons pour cela ", insiste Me Nestor Toko, avocat et président de l'association Droits et Paix.

Dieu pour seul refuge
Incertains sur leur sort, abandonnés par leurs familles, la plupart des condamnés à mort s'en remettent à Dieu. " Après votre incarcération, vous recevez quelques visites. Une fois condamnés à mort, cela devient difficile, vous ne voyez plus personne ", explique Semengue Roger. En dix ans de détention, il n'a reçu que trois visites de sa mère qui vit à Ebolowa. Aucun de ses frères, soeurs et amis ne s'est déplacé. De nombreux détenus ne reçoivent qu'une ou deux visites après plusieurs années, voire aucune. Les Ongs, qui visitent les prisons, leur apportent tout aussi difficilement assistance, tout comme les avocats qui préfèrent les cas mineurs, même quand ils sont payés par des bailleurs de fond dans le cadre de l'assistance judiciaire aux démunis.

Dieu demeure donc le seul refuge. Les congrégations religieuses, surtout les catholiques, comptent parmi les fidèles visiteurs des condamnés à mort. " La foi habite le condamné à mort. Nous craignons Dieu et respectons ses commandements et le louons tous les jours ", fait remarquer Semengue Roger. Il a été baptisé en prison et est désormais le coordonnateur de la communauté Saint Egidio de ce quartier. Pour se prendre en charge, il fabrique des chapelets qu'il vend à bon prix à tous les détenus. Mem Hans, lui, est le président du mouvement St Maximilien Marie Corbeau, prêtre jésuite devenu saint patron des condamnés à mort pour avoir donné sa vie en échange de celle d'un condamné à mort, affirment les catholiques.

Comme eux, tous les condamnés à mort prient à longueur de journée et assistent à tous les offices religieux. L'Eglise le leur rend bien et leur apporte à chaque fois assistance, contribuant ainsi à les éloigner spirituellement de l'abîme de la mort.

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